Il était une fois ….

 Un adolescent passionné de voitures et aimant l’Angleterre (grâce à son oncle qui y vivait), et qui y passait ses vacances le plus souvent possible. D’abord dans un appartement terriblement british, entre King’s Cross Station et St Pancras Station, avec un Irlandais colocataire et quelques litres de thé; puis, quelques années (et de nombreuses pintes de Guinness) plus tard, dans une très jolie maison. Pat, c’est dans ton Pub, avec Dom et Nel’, que j’ai découvert qu’avant l’heure fatidique de la cloche on pouvait consommer plus qu’une Bentley « Chat Hurlant » sur circuit….

Tonton et sa femme m’ayant eux appris le Pub Crawling, jeu « des gorilles » : vous sautez dans le premier bus qui passe et, en restant sur l’impériale, vous descendez dès que vous apercevez un lieu de libation. Après avoir éclusé une pinte du breuvage que l’on distille sans modération en ces lieux, vous remontez dans le premier bus qui passe, et ainsi de suite jusqu''à ce que vous découvriez éberlué en fin de soirée dans quel quartier vous avez fini, avec une seule question en tête : Comment faire pour rentrer ?

Bref, c’est dans cette ambiance insouciante dans les années 1980 que j’ai vu rouler, stationner en pleine rue sans courir le moindre risque, des Aston Martin, des Triumph Stag, des Bentley, Rolls Royce, Lagonda, des châssis longs, et le tableau habituel des Double Decker et London Cab’ .  Le paradis automobile avait une adresse : elle était a 8 heure de bateau de chez moi, juste en face !

J’ai pu ensuite acquérir un Range Rover V8 et un Taxi Londonien Austin FX4D : j’avais enfin au Havre un bout du British Style dans mon garage…. Mais une auto m’avait laissé un souvenir ENORME. Aussi élégante à mes yeux que la Rolls Royce Silver Cloud et moins exclusive, la Daimler DS 420 Limousine m’avait fait craquer. Apres une pause dans ma collection automobile (pour cause de mise en ménage et de naissance de ma fille Claire) nous voici en 2005, année de mes 40 ans ! Les trois femmes de ma vie ayant toujours eu la gentillesse de partager ma passion, je repris ma quête du graal automobile…. Apres une série de voitures bien motorisées et ayant malgré tout sauvé mes points de permis, les années Sarko m’amenèrent à revenir a un range V8, le prix du pétrole m’amenant à le remplacer rapidement par un TD découvrable…Et le 11 septembre 2005 à 20h12 l’enchère finale de 1273 livres sur e–bay UK me rend propriétaire de MA Daimler DS420 ! Le 17 septembre à 8h00 mon espace V6 nous emmène Eric et moi à Dieppe pour embarquer (merci à cet ami qui est toujours de tous les coups pendables dès qu’il y a au moins 6 cylindres et au moins 3 litres de cylindrée, et un peu de vin de Loire accessoirement !) Apres avoir découvert la voiture avec ses pare-chocs fort corrodés (mais il y avait un jeu « tip-top » en plus à l’intérieur), son ciel de toit absent, ses tours d’aile avant perforés, une joie immense m’envahit, j’avais MA Daimler, elle tournait très bien et si la carrosserie était fort triste le châssis était lui en très bon état. La rouille avait fait plus de dégâts au dessus qu’en dessous !

La passerelle du bateau était, elle, en sûrement bien plus mauvais état, car le vérin a cassé avant l’embarquement. Nous avons donc décliné poliment le « voucher » pour embarquer à Douvres car la perspective de faire Portsmouth-Dover via le périphérique de Londres avec la voiture ne nous enchantait guère. Nous avons donc passé la nuit dans la voiture, l’espace arrière est suffisant (!!). Vers minuit l’équipe de techniciens avait remis en place un vérin fonctionnant et la passerelle était donc opérationnelle. Le Capitaine refusant de nous laisser embarquer nous avons du finir la nuit dans l’auto pour embarquer à 9h le lendemain matin. Après une bonne douche dans une cabine gracieusement mise à disposition, nous débarquons à Dieppe vers midi. Le retour se fit sans encombre et sans assistance de freinage pour cause d’obturation du tuyau de dépression du mastervac. Au fur et à mesure des descentes sur Fécamp, Cany et autres valleuses normandes je voyais ce monument automobile se rapprocher de plus en plus du « Space Car » jusqu''à ce que mon valeureux coéquipier me téléphone en me disant que la descente sur Etretat, pour jolie qu’elle soit, serait au dessus des forces de sa cuisse endolorie ! Nous coupons donc dans la campagne cauchoise pour finir vers 16h dans mon garage. La belle est arrivée, maintenant c’est le meilleur qui reste a faire, la regarder, y rêver, la bichonner, la modifier (je ne souhaite pas garder la séparation chauffeur qui n’est pas conviviale et qui ne laisse qu’un espace fort peu généreux au chauffeur) et que la belle soit là 19 novembre jour de mes 40 ans à mon anniversaire….Et elle y fut ! Depuis 2008 la Belle trop corrodée par des années de Fog, smog et autres rainy days est repartie car la restauration etait au dessus de mes forces. Par contre le Taxi lui commence à etre tip top. Et pour  2009, une Jaguar mark 10 de 1965, mon année de naissance, est venur renforcer le team !

à suivre....

Merci à ma femme et mes filles pour accepter mes caprices de gamin de 43 ans et à Eric pour son éternel soutien et sa bonne humeur partagée dans ce style d’expédition. Je vous souhaite à tous, amis collectionneurs et passionnés, un tel entourage car la passion se doit d’être partagée. Merci aussi à Pascal pour la mise en place de ce site….